Sauvetage de SWISS : une occasion manquée
Le Conseil fédéral a pris aujourd'hui une décision décourageante concernant le sauvetage de SWISS et d'Edelweiss. Car il n'a pas conditionné son soutien à des mesures de protection du climat. Une occasion manquée de montrer à l'industrie aérienne la voie d'un avenir neutre sur le plan climatique.
« Cette décision ignore totalement le fait que le transport aérien est responsable de 20% des impacts climatiques causés par l'homme en Suisse », déclare Patrick Hofstetter, expert en protection du climat au WWF Suisse. Selon les dernières statistiques, l'aviation est ainsi devenue le plus grand pollueur de Suisse et dépasse même le trafic automobile.
Avec cette décision, le Conseil fédéral ne respecte également pas ses engagements internationaux en la matière. Dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat, la Suisse s'est engagée à atteindre l'objectif zéro émission nette d'ici 2050. « Pour y parvenir, une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre provenant des trajets aériens est nécessaire immédiatement », déclare Patrick Hofstetter.
De plus, ce sauvetage n'aidera guère l'économie. En effet, la part de marché de SWISS en Suisse est faible par rapport à celle de ses concurrents. Cette décision n'aura donc que peu d'impact sur l’offre en vols proposée dans le pays. « Ce dont SWISS a besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'une opération de sauvetage au détriment de la crise climatique. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un plan de transformation fondamental pour rendre l'entreprise compatible avec le climat et l'environnement », déclare Patrick Hofstetter. Cela implique d'investir dans des modes de propulsion et des carburants de substitution respectueux du climat. Et de prévoir un plan de reconversion pour les employés de SWISS qui leur assurera un avenir professionnel dans des secteurs économiques qui contribuent à la protection du climat.
Contact: Marie Seidel, porte-parole du WWF Suisse, 079 356 74 96, marie.seidel@wwf.ch