Canicules et changements climatiques: celui qui prend l’avion doit payer
Les conditions climatiques de plus en plus extrêmes entraînent des coûts élevés. Le WWF exige que le pollueur paie et non la collectivité comme actuellement. Un premier pas en ce sens, nécessaire depuis longtemps, est une taxe sur les billets d’avion.
La vague de chaleur actuelle nous donne un avant-goût des coûts que les changements climatiques entraîneront à l’avenir: récoltes perdues, baisse de productivité au travail, valeurs naturelles détruites et frais importants d’adaptation aux inondations, à la canicule et autres conditions climatiques extrêmes. Si l’exercice sera coûteux en Suisse, il devient une question de vie ou de mort dans de nombreux pays pauvres, déjà soumis à un climat très chaud. Aujourd’hui, les dégâts occasionnés sont à la charge des personnes concernées ou de la collectivité.
Le principe du pollueur-payeur, pourtant ancré dans la Constitution, est violé de manière particulièrement flagrante dans le secteur de l’aviation. Les passagers des compagnies aériennes ne participent en rien aux coûts climatiques, bien que le trafic dans le ciel soit responsable, en Suisse, de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Et la tendance est nettement à la hausse. Alors que les usagers des chemins de fer et les automobilistes s’acquittent de divers impôts, les déplacements en avion pour les loisirs sont même subventionnés grâce à de généreuses exonérations fiscales.
Pour le WWF, le cas est clair: la Suisse doit enfin introduire une taxe sur les billets d’avion, comme le font déjà la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et d’autres pays européens. «D’un point de vue économique, cela ne fait aucun sens de piétiner le principe du pollueur-payeur dans le domaine du trafic aérien. Moralement, ce n’est pas défendable», affirme Patrick Hofstetter, responsable Climat et énergie au WWF Suisse. «Une taxe sur les billets d’avion pourrait au moins atténuer un peu cette injustice et contribuer à financer les coûts inévitables qu’entraînent les changements climatiques.»
Le WWF est convaincu que les pollueurs doivent être priés de passer à la caisse dans tous les domaines. La nouvelle loi sur le CO2 qui sera débattue par le Parlement cette année encore devra l’intégrer de manière conséquente. Ce n’est que de cette manière qu’il sera possible d’abandonner les énergies fossiles d’ici 2040, mesure à laquelle la Suisse s’est engagée en ratifiant l’Accord de Paris sur le climat.
Contact:
Patrick Hofstetter, responsable climat et énergie au WWF Suisse, tél. 076 305 67 37.
Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse, tél. 021 966 73 75.